Il est 19h. Notre personnage est assis à la table du dîner.

Comme tout le monde.
Il mange du pré-cuit, du pré-découpé, du pré-pensé
c’est plus simple.
La situation est sous-contrôle. En surface.
Car ça ne tourne pas si rond.

De petites incongruités vont se produire, et grandir…
Et l’espace bien rangé de la table du repas va bégayer, boursoufler, pour se transformer en un paysage inconnu, inquiétant, insolite, mouvant.
C’est un drame, car son monde rassurant s’écroule, mais burlesque, car c’est en clown que le personnage réagit – avec naïveté, avec légèreté, avec créativité.
À la fin, au bout de cette métamorphose, le monde aura été redessiné, recomposé; il ne reste plus grand-chose de ce qu’il connaissait si bien ; ce sera plus drôle, plus étonnant, plus troublant, plus beau.

Il y a un âge de la vie où l’on peut danser dans la rue en se regardant dans les vitrines, sans qu’on nous regarde de traviole. Mais l’enfance, c’est aussi l’âge où on apprend les règles, les normes, qui circulent dans notre paysage – invisibles, indicibles et bien solides – et font qu’il est beau et rassurant ; l’âge où on les met à l’épreuve, les essaie, les incorpore. Pour un jour, en être, de ce monde adulte. Quoi de plus normopathe qu’un enfant ?

Et puis… Quelque chose change. À quel âge au fait?